Si vous aussi vous êtes assez fous ou folles pour faire des gâteaux, les chances sont que ça vous est déjà passé par la tête de tout balancer votre matériel par la fenêtre. Si ça ne vous est pas encore arrivé, ça ne devrait pas tarder. C’est tout à fait normal, on n’y échappe pas.
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Des raisons il peut y en avoir des tonnes, mais ça va plus souvent être un « manque ». Ça peut être le manque de temps, le manque de sommeil ou tout simplement par manque de passion ou même un simple manque d’intérêt pour un projet quelconque. Manque de support! Manque d’argent! Ouf j’en passe « des manques » sinon je manquerais de temps pour tout écrire, mais sérieusement il y a autant de raisons de vouloir tout laisser tomber qu’il y en a de vouloir continuer. Un dénominateur commun demeure toutefois, si la passion est toujours au rendez-vous il ne faut surtout pas lâcher. Les « manques » sont trop souvent des découragements contournables. Il ne faut surtout pas banaliser ces « manques » de ci et de ça, mais avec un peu d’effort et de persévérance, ça finit par se gèrer. Par expérience personnelle, je vous garantis qu’à chaque fois que je n’ai pas tout abandonner à cause d’un « manque » fut la bonne décision à prendre!
D’autre fois, les raisons d’accrocher son tablier pour de bon sont nos peurs, nos craintes ou alors notre confiance en soi est trop basse… C’est plus pathologique dans ce temps là. C’est plus profond en dedans. Ça peut être plus difficile à régler. Je vous dirais que c’est dans cette catégorie là que je suis tombée moi. J’ai peur! Oui! Je crains le pire! Je suis névrosée! COMPLÈTEMENT TIMBRÉE! Je suis effrayée à l’idée d’échouer ou de ne pas satisfaire les attentes des autres! Ça me fait capoter et ça a souvent fait capoter le foyer au complet! La peur de l’échec! Juste de l’écrire j’en ai le coeur qui veut s’échapper de ma poitrine.
Je vais jouer franc jeu avec vous autres, je n’avais pas très envie de l’écrire cet article. J’ai tellement peur que je ne voulais même pas en parler, mais je le fais parce que au delà du domaine du gâteau, ceci peut littéralement s’adresser à tout le monde. Je le fais aussi pour laisser tomber les tabous! Les pros aussi ont des faiblesses et trébuchent. La différence c’est qu’ils le dissimulent peut-être mieux que les autres alors voilà… j’abandonne le silence… je fais mon coming out de mon pire échec aujourd’hui! J’ai déjà manqué mon coup! J’ai raté un gâteau pis ce n’était pas n’importe quel gâteau! Oh que non! Je l’ai choisis mon échec! « I don’t always fail! But when I do, I fuck up my mom’s wedding cake! » Oh oui monsieur madame! Nul autre que le gâteau de Mariage de ma Mère et mon Beau-Père! J’en fais encore des cauchemars. Ce n’est pas des farces.
On n’a pas tendance à montrer nos échecs en public trop trop dans la vie. Encore moins à en faire un article sur un blog et mettre ça plublic sur »les internets ». Y’a personne qui est fière d’échouer mais, aujourd’hui si j’en parle c’est pour vous faire comprendre que si ça vous est arrivé de tomber en chemin, je me suis probablement enfargée au même endroit. J’ai cheminé par là moi aussi un moment donné dans ma carrière d’artiste sucrée.
7 mois seulement s’étaient écoulés depuis que j’avais fait mon premier gâteau (article ICI) et mes parents devaient se marier. Ma mère voulait que je lui prépare son gâteau de mariage, elle était si fière que je puisse lui confectionner ça! Je ne savais pas du tout dans quoi je m’embarquais. J’avais seulement une ou deux dizaines de gâteaux à mon actif sans plus et je pensais pouvoir réaliser un gâteau digne de Ron Ben Israel. Yeah right! Ça fait maintenant 6 ans que je décore des gâteaux et même aujourd’hui je ne suis pas sûre si je pourrais faire un gâteau digne de ce nom. J’avais très confiance en mes moyens et c’est probablement cet échec qui a ralenti mes ardeurs. C’est précisément à ce moment là que j’ai commençé à ressentir le fameux syndrome de l’imposteur. Jen parle un peu plus ICI.
Je voulais tellement faire plaisir à ma mère et j’ai échoué….Solide.
J’ai pleuré ma vie, mon chum aussi. J’ai eu le sentiment d’avoir ruiné le mariage de mes parents.
Rien n’allait comme prévu. C’était la première fois que je réalisais un gâteau de cet envergure et lorsqu’est venu le temps de recouvrir un »dummi » de 12 po carré de fondant, tout craquait. J’ai essayé et réessayé à plusieurs reprises. Après de nombreux essais j’ai fini par laisser tomber le »dummi » en lançant la pâte à sucre dans le mur de la cuisine.
Le gâteau de 4 étages venait soudainement de se transformer en gâteau 3 étages. On partait le jour même pour le site où avait lieu la réception! C’était à la fameuse époque où je faisais tout la veille, j’en parle dans un article ICI. Avec la pression, c’était trop…
Lors du transport, j’avais installé un étage sur le siège arrière, en pente. J’avais eu la bonne idée de monter le gâteau sur place, mais j’avais oublié que les pentes, les gâteaux n’aiment pas ça. Le dernièr étage a donc pris un mauvais pli. À cet époque je n’avais pas tous mes trucs pour un transport sans soucis, je vous les donne ICI. Arrivée à l’auberge j’ai essayé de le redresser mais avec le poids des autres étages, c’était risqué. On avait installé le gâteau dans une pièce avec un air climatisé transportable, le pièce était bien froide pour un mois d’août, mais lorsque je suis partie pour la cérémonie, le tuyau qui devait faire sortir l’air chaud à l’extérieur par la fenêtre est tombé et l’air chaud s’accumulait dans la pièce. À mon retour, la pièce n’était plus froide du tout…et le gâteau avait succombé sous le poid et la chaleur. L’étage du bas n’avait pas supporté le reste et mon coeur s’est arrêté de battre.
Heureusement, personne ne m’en voulait, sauf évidemment moi-même et quand je suis déçue de moi, ça fait mal. On a finit par rescaper le gâteau (ce qu’il en restait) et on l’a mangé. C’était très bon (heureusement). Mon beau-père et ma mère ne m’en voulaient pas. Ils m’aimaientt encore hahaha.
Les semaines qui ont suivi le mariage furent très difficiles. Je n’ai jamais dit ça à personne, mais j’en ai fait des cauchemars….longtemps, je me reveillais le matin, tout croche parce que mes rêves me faisaient revivre mes moments d’échec et de tristesse à chaque fois. Je suis tombée très bas. Seul mon conjoint savait. Et j’ai pensé tout lâcher…j’ai penser que je ne devrais pas partir en affaire et vendre mes gâteaux.
Je sais qu’il y en a beaucoup parmi vous qui sont passés par des moments similaires ou qui le feront dans l’avenir, mais dites-vous bien quelques chose…j’ai fini par ne pas lâcher. Aujourd’hui je réalise un de mes plus grands accomplisements, je confectionne des gâteaux à couper le souffle et j’enseigne mon art à des centaines de personnes.
Si je n’ai pas lâché après avoir manqué un des gâteaux les plus importants de ma vie, le gâteau qui célèbrait l’union de deux personnes très importantes pour moi, vous non plus vous ne devriez pas lâcher. Parce que qui sait? Vous êtes peut-être en train de laisser tomber votre profession d’avenir ainsi que votre passion et un jour vous allez le regretter.
Et vous? Avez-vous déjà raté un gâteau?
5 Responses
Très touchant ton témoignage! Merci de l’avoir partagé et de nous montrer que malgré les echecs il ne faut pas lâcher. Il suffit de voir tes créations pour le comprendre. Bravo pour ce chemin parcouru
Merci beaucoup! Effectivement, Il ne faut jamais lâcher, j’en suis la preuve 🙂
wow merci à toi pour ce témoignage à coeur ouvert, cela fait maintenant 4 ans que je fais des gâteaux, je n’avais pas les moyens de faire des formations (beaucoup trop chères) et des gâteaux j’en ai raté pendant longtemps surtout si il était de plus de 2 étages c’était la catastrophe. j’
Merci Jessy, j’ai écrit cette article là il y a quelques année et croyez le ou non, je suis encore émotive à le lire. On vit tous des moment difficile dans le domaine à un moment donnée ou un autre. Mais 7 ans plus tard, je fait encore des gâteaux et je suis plus passionné que jamais. Don’t give up comme on dit hihi